Image de couverture

Quang Phu Cau - Village de l’encens

Une étape indispensable à votre visite du Vietnam

A moins de 40km du centre d’Hanoï, soit une bonne heure de voiture (eh oui, on est au Vietnam !), le village de Quang Phu Cau est spécialisé dans la fabrication du bâton d’encens.

Un artisanat centenaire qui se transmet de génération en génération, d’abord totalement manuel puis aujourd’hui légèrement mécanisé.

Cet encens est utilisé à la maison sur l’autel des ancêtres mais aussi dans les nombreux temples et pagodes du pays.

Jusqu'en 2018, une grande partie de la production était destinée à l'Inde qui a considérablement réduit cette importation.

Les commerçants du village font donc aujourd'hui le pari d'écouler leur production principalement dans leur propre pays.

Une grande partie de la population est occupée à cette fabrication, la fin d’année étant une période chargée car le nouvel-an lunaire (fête du Tet, fin janvier-début février) est une période de grande consommation au Vietnam.

Dans un premier temps, le bambou est débarrassé de sa partie extérieure. Puis il sera mis à sécher.

A la machette, on découpe des bâtonnets de plus en plus fins, jusqu’à une dimension d’à peu près 1cm.

Autrefois faite à la main, la dernière partie du travail est aujourd'hui confiée à une machine pour arriver au diamètre final et à la forme arrondie du bâton d’encens.

Un peu partout dans le village, on découvre des hommes et des femmes qui occupent un bout de trottoir ou une petite cour, affairés à cette découpe qui demande un bon tour de main.

Les bâtonnets sont ensuite regroupés en gros "bouquets" qui seront transportés jusqu'à l'atelier de peinture.

Les liasses de bâtonnets sont trempées dans la peinture pour donner à la partie qui n’est pas enduite d’encens la couleur désirée.

Souvent le rose, couleur du lotus, ou le rouge, couleur du drapeau national.

Ce sont les couleurs des bouquets mis à sécher au soleil qui vont égayer le village tout au long des rues.

Mais d’autres couleurs sont également utilisées, toutefois plus rarement.

Une fois secs, les bâtonnets passent dans une machine qui va les enduire de la potion magique d’encens.

Potion dont la recette est un secret jalousement gardé, différente suivant la région ou le pays auxquels la livraison est destinée.

Il y a encore peu, cette étape du travail était également entièrement manuelle et chaque bâtonnet était enduit à la main.

Une dernière étape de séchage supplémentaire est nécessaire car l’encens ne brûlerait pas s’il n’était pas parfaitement sec.

Dans la rue principale qui traverse le village, on assiste au passage incessant de tracteurs antiques et de scooters utilisés pour le transport de chargements très divers, mais toujours en étroite relation avec l’encens.

Partout dans le village, quelqu’un s’affaire à l’une ou l’autre des étapes de cette production, le plus souvent en famille.

Les enfants les plus jeunes sont spectateurs de cette activité et baignent tout jeunes dans cet univers coloré.

La visite de Quang Phu Cau est très agréable, bien loin des hordes de touristes.

Nous y avons passé une demi-journée sans croiser un européen et sans voir d’autres appareils photo que le mien !

C’est une étape "respiration" pour s’extraire du fourmillement de la ville d’Hanoï et le contraste est saisissant par le calme qui règne ici.

Une visite à recommander sans hésitation pour celles et ceux qui recherchent un moment authentique hors du temps.